TROBADORS !
1ère partie : L'ERETATGE (l'héritage)
Des chanteurs et chanteuses se réunissent pour célébrer les Troubadours, leurs vidas [vies], leurs hauts faits poétiques ; pour montrer à quel point leurs chansons inspirent encore aujourd’hui de nombreux artistes, quels que soient leurs registres de voix, leurs styles et leurs sensibilités.
De ce patrimoine inestimable, seuls quelques rares manuscrits du XIIIe siècle nous ont transmis les textes accompagnés de leurs mélodies.
L’écriture musicale de ce temps nous permet de bien déchiffrer les mouvements mélodiques de ces chansons, mais laisse souvent dans le flou leur structure rythmique.
Ainsi, tout naturellement, ces données et ces manques conduisent l’artiste qui s’engage sur le chemin d’une réalisation chantée à chercher au plus profond de lui-même un accord entre « motz e sons» [mots et mélodies]. Et c’est précisément dans cette démarche qu’il trouve le joy …
Concert Jean-Paul Rigaud et Catherine Jousselin et les stagiaires de « Chanter les Troubadours » conduit au Bugue par Maurice Moncozet.
2e partie RESSON [résonance]
Dans un environnement sonore électroacoustique, créé à partir des strophes printanières de plusieurs cansos, lectures de poètes contemporains dont les œuvres sont, de près ou de loin, en filiation avec l’art des troubadours.
Au programme :
Les douze louanges de Jean-Pierre Siméon
La bouche est double de Jacques Roubaud. Une variation sur la dernière strophe de la canso du troubadour Bernart Marti Bel m'es lai latz la fontana.
Lo marmus de Pau-Louis Granier. Le poète écrit dans un occitan limousin très littéraire, très travaillé et utilise sans hésiter le lexique médiéval.
Avec les voix de Bernard Combi, Laurence Benne, Liliane Bodin, Michel Haze …
La poésie la plus contemporaine, pour survivre, doit se défendre de l’effacement, de l’oubli, de la dérision par le choix d’un archaïsme : l’archaïsme du trobar [l’art des troubadours] est le mien. L'idée de poésie comme art, comme artisanat et comme passion, comme jeu, comme ironie, comme recherche, comme savoir, comme violence, comme activité autonome, comme forme de vie … j'en vois l'exemple premier chez les troubadours. » Jacques Roubaud (La Fleur inverse - l’art des troubadours)