Dans ce 2ème épisode, les habitants de la résidence tentent de continuer à vivre dignement. Mais les assauts continus d'animaux nuisibles, la canicule, les vaines tentatives de la mairie pour rétablir l'ordre et les incivilités d'une cité voisine, transforment la ville en fournaise. Un soir, Madame Singer est retrouvée assassinée dans son appartement. L'arme du crime a disparue dans la nature avec dessus les empreintes de certains membres de la résidence.
SERIE LA CHIENLIT
La saga La Chienlit retrace l'histoire d'une ville en proie à une grève des éboueurs. On y voit les habitants d'une résidence privée, le personnel municipal de la ville et un groupe d'éboueurs grévistes se débattre dans des monceaux d'ordures au propre comme au figuré. La grève est le prélude d'un enchaînement incontrôlé de catastrophes politiques et sociales : scandales mis à jour, incendies volontaires, émeutes, couvre-feu, formation de milices bourgeoises… On assiste au déferlement sur la ville de policiers, de communicants, de journalistes, de consultants en développement personnel, de black-blocks, etc.
La Chienlit, c’est la chronique d'un grand dérèglement, où toute une population ne sachant que faire de sa liberté va laisser parler ses instincts les plus profonds, comme si le chaos ambiant avait libéré en elle une force primitive, inexpugnable, et peut-être source de renouveau.
Par le récit du délitement progressif d'une commune comme les autres, entre réalisme social et extrapolation tragi-comique, nous souhaitons interroger les mécanismes à l’œuvre dans les rapports de pouvoir. Entre conjoints, amis, voisins, collègues de bureau : pourquoi faut-il que certains endossent les responsabilités au nom des autres ? Quelle est la part de chacun dans tout rapport de servitude ? Moins de liberté, est-ce une solution pour être plus heureux ?
NOTE DE MISE EN SCENE
Cette série, plus encore que tous les spectacles que nous avons joué jusque ici, brasse des dizaines de personnages et traverse autant d'espaces. Par son ampleur elle représente un pas de plus dans l'exploration de la forme théâtrale épurée que nous revendiquons sans décors ni accessoires. Ce théâtre appelle une écriture resserrée, une dramaturgie plus libre et met l'acteur au centre de la représentation. Sur un plateau nu le comédien doit entretenir un rapport plus direct avec le public, la convention théâtrale dépend exclusivement de lui.
Alexandre Markoff écrit le spectacle avec l'idée qu'aucun décors ni accessoires ne viendront au secours du propos et qu'il faut, avec le texte, offrir au comédien de quoi conduire l'imagination du spectateur.
A la croisée des chemins entre le conte et le théâtre le comédien prend lui-même en charge la scénographie. C'est le concept d'acteur-décorateur si puissamment mis en œuvre par Philippe Caubère, dont le travail nous a profondément influencé. Comme chez lui le plateau nu tolère la présence de chaises, éléments neutres permettant d'apporter plusieurs niveaux de verticalité (assis par terre, assis sur la chaise, debout autour des chaises, debout sur la chaise) et peut servir le cas échéant à structurer l'espace.
Avec :
Texte et mise en scène : Alexandre Markoff
Avec Diane Bonnot (en alternance avec Jeanne Rochette), Ivan Cori, Sébastien Delpy, Nicolas DiMambro, Pauline Jambet, Sylvain Tempier et Aline Vaudan
Création lumière : James Feret
Costumes : Magali Castellan