Les territoires en réserve sont toujours considérés comme inaccessibles : les sommets de montagne, les déserts, les fonds océaniques, les lunes et les planètes, le ciel et les nuages, les profondeurs volcaniques… Spectaculaires, lointains, ces sites font la renommée des régions et des pays, la couverture des mensuels de géographie, la frustration ou le plaisir des explorateurs et des sportifs.
Il est également des paysages quotidiens auxquels on accède difficilement, rarement. Leur exploration est tout autant stimulante, souvent réservoir de vie inattendue, organisation des éléments, de la géologie, de la flore, de la faune toujours spécifique – et gage de découvertes émouvantes.
Le paysage comporte des hors-champs, c’est ceux-là qui seront au centre de nos explorations artistiques. Rendre visible et audible ce que nous touchons du doigt et des oreilles.
Comme en extension au projet Méandres réalisé en 2021 (exploration musicale des paysages de la Dordogne par le Un en lien avec des chercheurs conviés à la question « faire du collectif »), une équipe réduite, constituée de 5 artistes, abordera deux grands champs sur les mêmes espaces traversés : la nuit et les paysages sous l’eau, le dessus et le dessous des paysages éprouvés.
Une suite de trois résidences de création s’échelonnera sur l’année 2022 afin de capter les contenus, créer et écrire des formes, fabriquer et produire un concert-performance.
La Compagnie le Chant du Moineau souhaite révéler aux yeux et aux oreilles de tous, ces espaces et ces situations considérés habituellement comme négligeables. C’est d’ailleurs l’enjeu global de la compagnie depuis sa création : l’analogie titrée de la pêche, de la capture des paysages et des ses habitants par le biais d’un cadrage de micros, comme des lignes ou comme des filets promettent une expérience riche d’expériences à partager.