Au carrefour de la danse, de la performance in situ et de l’architecture, Gilles Viandier ne pouvait qu’être un jour inspiré par le travail d’Alain Bublex, artiste plasticien venant du design industriel. Du premier film "Rambo", Bublex n’a retenu que le paysage pour en tirer un film d’animation à la bande son puissante. Exit Sylvester Stallone et toutes les présences humaines. En transformant ainsi notre regard, dans le camouflage des dessins vectoriels et des verts du paysage américain, le film qui révèle de nouveaux spectres est activé face à l’écran par une performance de Gilles Viandier qui va disloquer les certitudes et se jouer de la narration originale
"Spectrum"
– la cible, le référent de la photo : un objet ou un être humain. Dans La Chambre claire (1980), Roland Barthes choisit le mot « spectrum » pour souligner le rapport qu’entretient la photographie avec le spectacle. La personne photographiée est à la fois celle qu’elle se croit, celle qu’elle voudrait qu’on la croie, celle que le photographe la croit, celle de qui il se sert pour exhiber son art. Le croisement de ces quatre imaginaires provoque chez elle un sentiment d’inauthenticité, comme celui généré par l’absence des protagonistes du film qui renvoie celui qui regarde à sa fonction de cible.
Gilles Viandier
Renommé pour ses actions performatives, Gilles Viandier était en 2020/21 artiste associé pour l'étude de la réalisation de la scénographie urbaine du festival Mimos. Inclassable, il tisse avec le monde qui l'entoure. Après avoir obtenu son diplôme d'architecte en 1977, il s'est formé à la danse contemporaine, non sans avoir obtenu sa maîtrise d'études théâtrales en 2003 tout en pratiquant le chant lyrique, le piano, la clarinette et la trompette ! Dire qu'il danse avec les plus grands, qu'il est actuellement basé à Marseille après avoir participé à des projets collaboratifs dans toute l'Europe, vécu à Berlin, à Cadix et dans le Lubéron ne donnerait pas toute la mesure de celui qui dessine aussi des jardins, pratique le yoga et méditation, enseigner le Contact Inprovisation et participe à des mises en scène d'opéras... Depuis 2006, gilles Viandier développe le projet générique évolutif #Number#, qui interrogne la représentation, l'engagement du corps, la perception urbaine et la mémoire des lieux, en réalisant des dispositifs perfomratifs in situ.