La particularité du travail d’Enora Lalet se trouve dans le fait qu’elle utilise la nourriture comme matériau premier. Terreau d’interactions sociales permanentes, la question culinaire est inépuisable, elle puise dans notre imaginaire culturel construit et s’empare du corps dans une polysensorialité accrue. Elle aborde le métissage des genres, des cultures et des techniques en proposant des portraits cuisinés mais aussi des installations vivantes transdisciplinaires, c’est à dire à mi-chemin entre la parure, la gastronomie, la couture, le théâtre.
Atelier / intervention
L’atelier de création collective Corps-en-tablées invitent les participants à habiller/recouvrir des structures plates, comme des châssis, symbole de la table renversée donnant naissance au choix du titre de l’atelier. Ces structures déjà prêtes à être recouvertes avec des matériaux divers - allant du textile, passementeries au matériau alimentaire sec - permettent aux personnes participantes d’élaborer avec l’artiste des sortes de « table-aux » où le corps serait finalement intégré, enchevêtré à la création. Ces structures, découpées en percés de façon adéquates et reposant sur des pieds permettraient de créer une mise en scène pour faire poser les participants. Des trous faciliteraient d’y glisser une main, un bras, un visage qui seraient peints au préalable, selon les envies de la personne et surtout créant la revalorisation du soi par la sublimation visuelle et symbolique. Le corps n’obéit plus aux règles culturelles des arts de la table, il met les coudes sur la table et s’en empare dans une mise en scène photographiée.
Restitution finale
Selon le projet, elle peut se faire sous forme d’exposition classique (des impressions grands formats sur Dibond) ou être une exposition dans l’espace public avec des impressions sur bâches.