Un voyage dans le temps, fragmenté, entre fiction et faits historiques, évoqués ou revisités.
Une promenade mouvementée dans des temps troublés.
Le portrait esquissé de femmes et d’hommes qui refusent d’abdiquer leur liberté d’être et de penser...
Lorsque les spectateurs commencent à arriver, une violoncelliste joue (petite esplanade à gauche de l'entrée). Un guide narrateur à cheval ouvre ce voyage dans le temps et introduit les tableaux vivants qui se dérouleront devant de petits groupes de spectateurs (donc chaque tableau sera rejoué plusieurs fois de manière répétitive). Un moine ermite (Amand) est immobile, à l'entrée de la cavité où, légendairement, Amand aurait vécu avant d'aller fonder son monastère à Saint-Amand). Plus loin deux ou trois sorcières (avec un court texte d'imprécations) préparent une potion à base de simples et d'aromates (deux d'entre elles seront aussi protagonistes du drame central qui se déroulera sur la grande esplanade). Elles sont des figures de femmes rebelles, héritières de la foi cathare. Elles ne sont pas des figures maléfiques comme chez Shakespeare mais des femmes refusant la violence des temps, la guerre et l'injustice et dénonçant la corruption de l'église catholique. On est presque dans une forme d'intemporalité.
Plus loin, dans les ruines, nous sommes projetés en 1793, en pleine Terreur un homme et une femme se lisent à haute voix des discours de grands révolutionnaires (d'Olympe de Gouges, Robespierre, Danton mais aussi du représentant de la Convention à Périgueux : François LAMARQUE (1753-1839) ou du rédacteur du Journal patriotique du Département de la Dordogne, Pierre Eléonor PIPAUD DES GRANGES.
Plus loin encore, dans une petite salle souterraine, nous sommes le 31 mars 1944 (lumière diffuse, petite fontaine au fond également éclairée, passant du bleu au rouge), un homme et une femme lisent des extraits de notes internes de la Résistance ou d'extraits de journaux clandestins relatant le début de la retraite des forces allemandes et la violence des Einsatzgruppen et autres divisions SS (ou écoutent Radio-Londre sur un poste clandestin). Alors, un enfant arrive et annonce qu'une trentaine de soldats allemands de la division Brehmer viennent d'investir le bourg de Coly, fusillant 2 personnes au lieu-dit Fassarel ainsi qu'un boulanger qui ravitaillait la Résistance, et qu'ils ont abattu un réfugié d'origine polonaise.